L’indice de masse corporelle reste l’outil de référence pour évaluer la corpulence. Mais derrière ce calcul simple se cachent des nuances importantes à connaître pour interpréter correctement les résultats.
Calculateur d’IMC
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Catégorie | IMC (kg/m²) |
---|---|
Insuffisance pondérale | < 18,5 |
Poids normal | 18,5 – 24,9 |
Surpoids | 25,0 – 29,9 |
Obésité classe I | 30,0 – 34,9 |
Obésité classe II | 35,0 – 39,9 |
Obésité classe III | ≥ 40,0 |
L’IMC est un indicateur général qui ne tient pas compte de la composition corporelle (masse musculaire, osseuse). Consultez un professionnel de santé pour une évaluation personnalisée.
Qu’est-ce que l’IMC exactement ?
L’IMC mesure la corpulence d’une personne en rapportant son poids à sa taille au carré¹.
Cette formule, créée en 1832 par le mathématicien belge Adolphe Quetelet, devient le standard international de l’Organisation Mondiale de la Santé en 1980².
Formule : IMC = Poids (kg) / [Taille (m)]²
Exemple concret : une personne pesant 70 kg pour 1,75 m affiche un IMC de 22,9.
L’Organisation Mondiale de la Santé établit des seuils précis pour interpréter les résultats³ :
Classification | IMC (kg/m²) | Risque de maladie chronique |
---|---|---|
Insuffisance pondérale | < 18,5 | Accru |
Poids normal | 18,5-24,9 | Moyen |
Surpoids | 25,0-29,9 | Accru |
Obésité grade I | 30,0-34,9 | Élevé |
Obésité grade II | 35,0-39,9 | Très élevé |
Obésité grade III | ≥ 40,0 | Extrêmement élevé |
Selon le Rapport d’information n° 744 (2021-2022), déposé le 29 juin 2022 au Sénat :
- Entre 2012 et 2020, l’IMC moyen chez les adultes est resté quasiment stable, passant seulement de 25,4 à 25,5
- Entre 2013 et 2016, l’obésité de classe I (IMC 30–35) a augmenté : chez les femmes de 9,1 % à 10,6 %, et chez les hommes de 10,7 % à 12,3 %
- Parmi les jeunes adultes (18–29 ans), l’obésité a crû de façon spectaculaire : +93 % chez les hommes et +50 % chez les femmes en seulement quatre ans

Que révèlent ces chiffres sur la santé ?
Un IMC élevé s’associe à un risque accru de diabète de type 2, maladie cardiovasculaire et syndrome métabolique⁴.
L’obésité sévère (grades II et III) nécessite une prise en charge médicale spécialisée selon la Haute Autorité de Santé⁵.
Les données épidémiologiques montrent que maintenir un IMC entre 18,5 et 25 optimise l’espérance de vie en bonne santé⁶.
L’évolution dans le temps prime sur la valeur absolue. Une stabilité pondérale “non extrême” sur plusieurs années rassure davantage qu’un IMC “parfait” à un instant donné.
Enfin l’IMC peut-être une variable observée lors de tests scientifiques, par exemple pour estimer l’impact d’une supplémentation en probiotiques.
Les limites importantes de l’IMC
L’IMC ne différencie pas muscle et graisse
Cette limite fondamentale explique pourquoi un athlète avec forte masse musculaire peut afficher un IMC de surpoids sans excès de graisse corporelle⁷.
L’indice ne tient pas compte de la composition corporelle, problématique pour évaluer la corpulence réelle.
Des seuils variables selon les populations
Les recommandations évoluent selon l’origine ethnique⁸. Par exemple d’après le généticien Philippe Froguel, « il y a consensus pour dire que les classes de corpulences ne sont pas les mêmes d’une ethnicité à l’autre – par exemple l’obésité en Asie devrait commencer à un IMC à 27 et non à 30. »
- Population asiatique : surpoids dès IMC 23, obésité dès 27 voir 25
- Population d’origine africaine : seuils parfois ajustés vers le haut
- Personnes âgées : zone optimale entre 23-28 selon les études⁹
L’âge et le sexe influencent l’interprétation
Pour les enfants et adolescents, l’évaluation utilise des courbes percentiles spécifiques selon l’âge et le sexe10. Chez la femme enceinte, l’IMC pré-grossesse détermine la prise de poids recommandée.
L’importance de la répartition des graisses
L’IMC ignore totalement où se localise la graisse corporelle. Or, la graisse abdominale présente des risques métaboliques supérieurs à la graisse périphérique¹¹.
Le tour de taille complète efficacement l’évaluation :
- Risque accru : > 94 cm (homme), > 80 cm (femme)
- Risque élevé : > 102 cm (homme), > 88 cm (femme)¹²
Cette mesure simple permet de détecter un peu plus justement l’excès de graisse viscérale, facteur de risque cardiovasculaire majeur.

Alternatives et compléments à l’IMC
- Ratio taille/hanches : ce ratio divise le tour de taille par le tour de hanches. Seuils de risque : > 0,90 (homme), > 0,85 (femme)¹³.
- Ratio taille/taille : Tour de taille divisé par la taille. Seuil recommandé : < 0,5¹⁴.
- Protéalpes propose également un calculateur d’indice de masse maigre (IMM). L’IMM complète l’IMC en évaluant la masse maigre (muscles, os, peau, sang) plutôt que le poids total. Son calcul est un peu plus complexe.
- L’IRC, plus précis que l’IMC, évalue mieux la graisse viscérale, prédit plus finement les risques de mortalité et s’adapte aux morphologies atypiques comme celles des sportifs. Vous pouvez obtenir votre IRC sur notre calculateur.
- Enfin la bioimpédancemétrie estime la composition corporelle en mesurant la résistance électrique des tissus. Accessible mais moins précise que les méthodes de référence comme la DEXA¹⁵ (Dual x-ray absorptiometry, absorptiométrie biphotonique à rayons X).
Utilisation pratique de l’IMC
Le médecin traitant utilise l’IMC comme outil de dépistage de première ligne. Simple à calculer, il permet un suivi dans le temps et facilite la communication avec le patient.
Les calculateurs en ligne démocratisent cet indicateur, mais l’interprétation nécessite l’avis d’un professionnel de santé qui saura rapprocher le chiffre du contexte de l’individu. La base de réflexion est la suivante :
Recommandations selon l’IMC
- IMC 25-29,9 : modifications du mode de vie (activité physique, comportement alimentaire)
- IMC 30-34,9 : prise en charge médicale, parfois médicamenteuse
- IMC ≥ 35 : évaluation pour chirurgie bariatrique selon les critères HAS¹⁶
L’interprétation s’adapte selon le contexte :
- Athlètes : évaluation de la composition corporelle obligatoire
- Objectifs : bien distinguer la prise de masse de la sèche, par exemple pour la fréquence des repas
- Grossesse : suivi spécifique selon l’IMC pré-conceptionnel
- Maladies chroniques : prise en compte des pathologies associées
- Perte de poids récente : recherche de causes sous-jacentes
Ce qu’il faut retenir
L’IMC reste un indicateur utile mais imparfait de l’état nutritionnel. Son interprétation nécessite une mise en contexte selon l’âge, le sexe, l’origine ethnique et la composition corporelle.
Compléter systématiquement au minimum par le tour de taille et consulter un professionnel de santé optimise l’évaluation. L’objectif reste une approche globale de la santé, dépassant le simple chiffre sur la balance.