Les effets secondaires de la whey et des protéines en poudre font parler. Ces dernières seraient, selon certains, dangereuses pour de nombreux organes, dont les reins. Pourtant, cette croyance serait due à une méprise.
Les recherches scientifiques tendent à prouver qu’un régime riche en protéines accroît l’activité des reins. Néanmoins, ces études n’indiquent pas que la whey et les protéines en poudre favorisent des problèmes rénaux.
Les affections rénales sont souvent multifactorielles. Dans la limite du raisonnable et en respectant les doses, manger plus protéiné ne constituerait donc pas un danger pour les reins.
Ceci dit, les médecins déconseillent, à juste titre, la prise de ces compléments alimentaires protéinés pour les personnes atteintes d’une affection rénale. Dans le cas d’une atteinte sévère, la consommation de protéines en poudre aggrave les symptômes et accélérerait l’évolution de la maladie.
D’où la nécessité de soigner son alimentation. Les personnes dans cette situation ont tout intérêt à consulter un médecin avant de mettre en place une diète quelconque, d’autant plus si le foie est également préalablement atteint. Dans ces cas de figure, c’est tout le régime alimentaire qui doit être surveillé.
Sommaire
Comment agissent les protéines en poudre sur les reins ?
De nombreux chercheurs se sont penchés sur les effets des protéines sur les reins. En 19231 puis en 19312, les scientifiques ont découvert que l’urine des personnes suivant un régime hyper protéiné présentait un taux élevé d’urée et de créatinine.
L’urée est une substance rejetée par l’organisme dès lors qu’elle emploie des protéines. Elle est indispensable pour gérer convenablement les déchets azotés du corps.
La créatinine, quant à elle, est issue de la dégradation de la créatine. La supplémentation dans le cadre d’un programme d’entraînement, ou une consommation importante de viande rouge entraîne une augmentation de la production de créatinine, qui se retrouve dans l’urine.
Une étude a démontré que cette augmentation du taux d’urée et de créatinine était liée à un accroissement du débit sanguin au niveau des reins. Un phénomène qui n’est pas uniquement causé par la consommation de protéines. Les activités physiques stimulent également la circulation sanguine intra-rénale, jusqu’à accroître le « débit de filtration glomérulaire » ou DFR. Celui-ci correspond au volume de liquide que les reins filtrent en une unité de temps.
Ces découvertes démontrent ainsi qu’un régime riche en protéines accroit l’activité des reins. Néanmoins, aucune n’indique que les protéines augmentent par la suite les risques de maladies rénales.
La whey et les protéines peuvent-elles « fatiguer » vos reins ?
Voici donc la question à laquelle il faut répondre : un DFR relativement élevé pendant une longue période peut-il finalement entraîner un problème au niveau des reins ? Contre toute attente, il semblerait que non. Un DFR élevé ne va pas de pair avec des problèmes rénaux.
Chez les femmes, à titre d’exemple, la grossesse s’accompagne d’une hausse de 60 % du DFR3. Pourtant, les femmes enceintes ne développent pas des troubles mineurs ou des maladies graves avant, pendant ou après leur grossesse.
Même constat chez les personnes qui ont perdu l’un de leurs reins à la suite d’une intervention chirurgicale ! Malgré un DFR élevé, elles ne développent pas d’affections graves ou d’insuffisance rénale sur le long terme4.
Dans ces conditions, un DFR élevé n’entraîne aucun problème au niveau des reins dans des conditions normales. La whey ne représente donc pas un danger pour vos reins. Une conclusion attestée par deux études cliniques5-6.
Peut-on prendre de la whey sans s’inquiéter pour ses reins ?
Nous avons donc encore combattu une idée reçue sur les protéines en poudre. La whey n’est finalement pas dangereuse pour vos reins puisqu’un régime hyper-protéiné, bien dosé, ne l’est pas. Seulement, il faut prendre cette affirmation avec des pincettes. Effectivement, les protéines, utilisées en excès sur un terrain de maladie rénale peuvent être un facteur aggravant.
Une alimentation riche en protéines accélère l’évolution des maladies rénales préexistantes. Ce phénomène n’est donc observé que chez des personnes souffrant déjà de ce type d’affection. Voilà pourquoi la whey et les protéines en poudre sont déconseillées aux personnes atteintes d’insuffisance rénale et/ou hépatique.
Pour préserver leur santé, les sportifs et les adeptes de musculation qui ont des doutes peuvent tout à fait effectuer un bilan médical avant de commencer la supplémentation. Les résultats des examens vous confirmeront alors que vous pouvez consommer de la whey ou une autre protéine en poudre en toute tranquillité.
En règle générale, les personnes jeunes et en pleine santé n’ont pas à redouter des problèmes rénaux. Elles doivent cependant veiller à ne pas dépasser les doses recommandées.
Rappelons que les sportifs désirant conserver leur masse musculaire doivent consommer entre 1,3 et 1,6 g/kg/j de protéines. En revanche, les apports en protéines doivent approcher les 2 g/kg/j si l’on veut favoriser la prise de masse.
Il n’est pas nécessaire de dépasser les 2g/kg/j de protéines. L’excédent sera brûlé par le corps et peut conduire à l’acidification de votre organisme. Le travail rénal sera inutilement augmenté, comme l’excrétion de déchets comme l’urée.
Le point médical sur l’insuffisance rénale
On distingue deux formes d’insuffisance rénale : l’insuffisance rénale chronique (IRC) et l’insuffisance rénale aiguë. La première forme est une maladie à évolution lente entraînant la destruction irréversible des reins. La seconde forme est induite par une intoxication, une hémorragie ou encore une infection. Dans ce second cas, la maladie est réversible avec une prise en charge adaptée, et elle est caractérisée par un taux de récidive très faible.
Les dernières recherches menées ont permis de mettre en évidence que ces affections sont liées à des prédispositions génétiques. Des biomarqueurs permettent aujourd’hui d’identifier les personnes à risque pour une prise en charge précoce. Cela dit, l’hypertension et le diabète sont considérés comme les principales comorbidités liées à l’IRC.
L’hyperglycémie associée au diabète accélère la destruction des petits vaisseaux sanguins au niveau des reins. Chez les hypertendus, on constate également une mauvaise vascularisation qui altère progressivement le fonctionnement des reins. En ce sens, le corps médical n’impute pas ces maladies à une alimentation excessivement riche en protéines.
Cependant, la consommation de protéines animales est à surveiller chez les personnes susceptibles de développer une insuffisance rénale. Il leur faut privilégier les légumes aux dépens de la viande et du poisson. D’où l’intérêt de procéder à un bilan médical. Si vous souffrez de diabète ou d’hypertension, prenez également le temps de consulter un médecin avant de débuter la supplémentation.
Sachez toutefois qu’une étude datant de 20097 a démontré que la whey ne présente aucun danger pour les personnes atteintes de diabète de type II. Bien au contraire ! Dans de bonnes conditions d’utilisation, ce complément alimentaire s’avère utile pour réguler la glycémie au long terme.
Chez les personnes hypertendues, une étude datant de 20194 a montré que la prise de protéines en poudre n’a aucune incidence sur la pression artérielle. Ainsi pour ceux qui pense que les protèines entraînent des problèmes cardiaques, rassurez-vous la supplémentation ne vous expose donc à aucun problème cardio-vasculaire.
Dans tous les cas, nous vous encourageons à consulter un médecin avant de commencer la prise de whey si vous avez un problème de santé particulier.
La whey ne présente-t-elle aucun effet secondaire ?
À ce stade, il semblerait que la whey ne représente aucun danger sur la santé. La science soutient qu’un régime hyperprotéiné bien dosé ne peut être considéré comme une cause de la détérioration des reins.
Par ailleurs, la prise de whey ne serait pas déconseillée aux personnes hypertendues ou souffrant de diabète. Faut-il comprendre que ce supplément diététique est totalement sûr, quelle que soit sa forme ?
Eh bien, non ! En effet, la whey que l’on trouve sur le commerce ne contient pas uniquement des protéines de lactosérum. Le produit fini contient également le plus souvent des additifs destinés à l’améliorer au goût des consommateurs. Seulement, les études menées au cours de ces dernières années n’attestent pas de l’innocuité de ces composants.
Les scientifiques mettent même les sportifs en garde concernant certains additifs à l’exemple du sucralose9. Cet édulcorant très employé donne une saveur sucrée aux protéines en poudre sans sucre. Cette molécule perturberait le cerveau en l’habituant à des goûts très sucrés, sans pour autant avoir la réponse insulinique adaptée.
Ce qui poussera finalement le consommateur à manger plus sucré dans son alimentation globale. Parallèlement, le sucralose favorise certains troubles comme le diabète, et perturbe la flore intestinale.
La lécithine est également un additif très utilisé, impliqué aujourd’hui dans des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Nous y revenons en détails sur l’importance d’une whey sans lécithine.
La whey renferme encore de nombreux autres additifs aux effets inconnus. En ce sens, ce produit peut présenter des effets secondaires variés suivant les marques.
Comment prendre de la whey sans s’inquiéter pour sa santé ?
Comme vous l’aurez compris, il s’agit avant tout de choisir une whey de bonne qualité. Nous ne saurons que vous conseiller une whey sans additifs. Choisissez votre whey en fonction de sa composition et fuyez les produits présentant une longue liste d’ingrédients ou des additifs. Apprenez également à bien conserver votre whey pour profiter de tous ses bienfaits, après ouverture.
Les personnes souffrant d’une intolérance au lactose devront être bien plus vigilantes. Bien que ce supplément soit en principe dénué de lactose, certains d’entre eux peuvent encore en présenter des quantités non négligeables.
Pour les plus sensibles, l’isolat de whey native peut être une option bien plus intéressante. Pour la whey isolate, la filtration du lait a été plus poussée pour se débarrasser de quasiment tout le lactose, et obtenir une whey avec une concentration de protéines supérieure à 75 %.
Optez toujours pour un complément alimentaire produit en France. La législation française garantit au maximum la traçabilité des ingrédients et vous évite les mauvaises surprises. De plus, si vous vous tournez vers des wheys produites en circuits courts, en lien direct avec des producteurs locaux, ce choix limite l’impact écologique de la production. Choisir une whey produite à des milliers de kilomètres revient à libérer dans l’atmosphère une énorme quantité de CO2 pour le transport du produit.
Enfin, il ne faut pas oublier que les protéines en poudre sont à consommer dans le cadre d’une pratique sportive. Sans une activité sportive ou un régime alimentaire varié et équilibré, ces compléments alimentaires peuvent même, paradoxalement, favoriser la prise de poids (graisse). Rappelons que le surpoids est à l’origine de bon nombre de problèmes de santé, des maladies cardio-vasculaires jusqu’au diabète.
Encore une fois, nous vous encourageons à solliciter un diététicien ou un nutritionniste pour mettre en place un programme de nutrition adapté. Les conseils de ce spécialiste seront d’ailleurs indispensables pour tous ceux qui souffrent d’une maladie chronique, en complément des recommandations du médecin.
Pour aller plus loin sur les dangers des compléments alimentaires consulter nos différents dossiers sur le sujet :
- Est-ce que protéines de lactosérum = danger ?
- Les BCAA sont-ils dangereux pour les reins ?
- Un adolescent peut-il prendre de la whey ?
- Quels sont les dangers de la caséine ?